Le fonctionnement du marché carbone européen va fortement évoluer le 1er janvier prochain par l’arrivée de la phase IV. Il est donc pertinent d’analyser quels sont les points clefs à retenir à ce jour.
Eléments à retenir de l’évolution 2019 du marché carbone européen
L’étude réalisée par un consortium européen, dont l’Institute for Climate Economics, met en évidence 10 informations:
- Les émissions des secteurs concernés par l »EU ETS ont baissé de 4 % entre 2017 et 2018. Cette diminution est surtout imputable au secteur de la production d’électricité (-5,7 %), tandis que les émissions industrielles n’ont diminué que de 0,7 %. A noter que la diminution des émissions du secteur électrique est surtout imputable au développement des énergies renouvelables.
- L’intensité carbone, ou facteur d’émission, de l’électricité a diminué en 2018. La baisse est de 25 % depuis 2005. Cette conclusion est confirmée par une autre étude publiée récemment par Ernst & Young.
- Fin 2017, les émissions absolues de l’ensemble des secteurs ont baissé de 26,4 % par rapport à 2005, dépassant d’ores et déjà l’objectif de – 20 % fixé pour 2020.
- Le nombre de quotas en excès reste important. Il est équivalent à une année d’émissions.
- 2018 est la deuxième année où l’industrie a reçu moins de quotas que ses émissions. L’allocation gratuite en 2018 a couvert 96,5 % des émissions industrielles. Pour rappel, les règles d’allocation pour la phase IV (2021 – 2030) vont réduire fortement les allocations gratuites.
- L’augmentation du prix de la tonne de CO2 depuis 2018 a conduit à favoriser les centrales au gaz au détriment des centrales au charbon.
- Le prix de la tonne de CO2 reste trop faible pour soutenir le déploiement des nouvelles technologies bas carbone. A titre d’exemple, la production d’hydrogène par électrolyse nécessite un coût de la tonne de CO2 +/- 60 €.
- Les prévisions annoncent une hausse à court-terme du quotas. Le prix annoncé pour 2030 se situe dans la fourchette 18 – 35 €.
- Les revenus des enchères de quotas ont rapporté 14 MM€ en 2018 aux Etats membres, soit une augmentation de 150 % par rapport à 2017.
- Enfin, le marché est devenu beaucoup plus volatil.